Pom, Pom, Pom, Pom…
Pom, Pom, Pom, Pom…
Ici Malesherbes-Union
Le dernier des résistants parle aux Malesherbois
J'ai consacré 7 ans de ma vie pour la libération de la France, trois ans dans la clandestinité, un an dans les maquis, trois ans dans l'armée Rhin et Danube du Général Delattre de Tassigny.
Je l'ai fait avec enthousiasme avec la seule ambition de servir ma Patrie et d'aider à libérer mes concitoyens, poussé par mon tempérament idéaliste.
Les deux héros littéraires qui ont hanté mon imagination sont Le Cid et Cyrano de Bergerac. Le surnom que j'ai choisi pour des raisons de sécurité, dans la Résistance, est Robin Desbois.
On ne peut pas faire mieux dans le romantisme…
J'ai poursuivi ma vie avec cet idéal naïf de jeune homme plus porté vers la poésie que par le désir de lucre.
Les réalités de la vie sont tout autres et j'ai du laisser réagir mon tempérament de battant pour lutter d'abord contre l'ennemi occupant, puis contre les collabos et plus tard contre la sottise, les malfaisants perfides, cupides, ambitieux, cyniques, intrigants qu'on rencontre partout mais surtout dans le personnel politique.
Alors le jeune homme romantique, Robin Desbois, a évolué et a décidé de ne jamais plier le genou devant eux, tout en sachant que c'est un combat sans espoir de victoire: Ils sont trop nombreux, trop complices, trop bien camouflés.
Ils sont la force du mal.
C'est peut-être un combat sans espoir de victoire mais cela soulage.
Cyrano
Frappé par un héros, tomber la pointe au cœur!
Oui, je disais cela!.. Le destin est railleur!
Et voilà que je suis tué dans une embûche,
Par derrière, par un laquais, d'un coup de bûche!
C'est très bien. J'aurai tout manqué même ma mort
Que dites vous? C'est inutile?... Je le sais!
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès!
Non! Non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile!
Qu'est-ce que tous ceux là? Vous êtes mille?
Ah! Je vous reconnais, tous mes vieux ennemis!
Le Mensonge? Tiens, tiens! ha! ha! Les compromis, (il frappe de son épée)
Les Préjugés, les Lâchetés!...Que je pactise?
Jamais, jamais! Ah! Te revoilà la Sottise!
Je sais bien qu'à la fin vous me mettrez à bas;
N'importe: je me bats! Je me bats! Je me bats!