Cette guerre subversive a commencé par une longue période pendant laquelle il ne se passait rien de visible mais servait à la mise en condition des forces dissidentes.
Puis des manifestations parfois sanguinaires et sanguinairement réprimées ont posé le problème et donné le départ de la vindicte de la coalition. Les frappes aériennes autorisées à condition qu'elles n'atteignent pas les civils ont été déclenchées mais il s'avère qu'elles ne pourront pas être seules déterminantes.
Alors si l'offensive ne marque pas rapidement un succès probant l'enlisement aura un effet contraire au résultat recherché.
L'objectif intermédiaire qui a été annoncé : l'élimination physique du Colonel Kadhafi enveloppe cette affaire d'un climat un peu glauque en posant la question : Tout cela pour tuer un homme ?
La conduite de cette affaire est peu classique. Et si Nicolas Sarkozy était tombé dans un piège ?
L'interdiction d'envoyer des troupes au sol est un piège, en effet, une guerre ne peut se gagner que sur le terrain. Alors si j'étais dans l'état major et chargé des opérations je prendrais de toute urgence des mesures indispensables commandées par des conditions hors normes :
- Le renfort de l'action psychologique
- L'envoi immédiat de matériels performants et des chars avec leurs instructeurs aux forces dissidentes (ce qui n'est pas interdit).
- Je ferais effectuer des parachutages.
- L'instauration d'un état major des forces dissidentes en relation permanente avec l'état major de la coalition pour coordonner les manœuvres terrestres et aériennes.
- Je réviserais les buts de guerre en fonction des conditions du moment et les objectifs à atteindre d'urgence en fonction de l'objectif global.
- Je m'efforcerais de démontrer que l'emploi des troupes au sol est indispensable pour en obtenir d'urgence l'autorisation.
Nous n'avons pas la pratique de ce style de guerres que dans le passé nous avons plutôt subies.
Nous devons démontrer que nous sommes qualifiés pour les imaginer, les préparer et les mettre en œuvre dans un milieu pas totalement favorable et pour des buts de guerre annoncés qui laissent les nations neutres dubitatives et les gouvernements mollement engagés dans l'expectative. Ceci étant dit, la France s'étant placée en tête, cette guerre nous devons la gagner et libérer le peuple Libyen.