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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 19:00

J'ai vécu la période de 1940 à 1945 en Bourgogne. Cette époque qui suivait l'Armistice c'était l'occupation allemande. J'avais 18 ans. Il y avait les résistants dont je faisais partie (dès 1940) et mon premier acte de résistance fut de constituer des dépôts d'armes composés de fusils mitrailleurs, de fusils, de grenades avec les matériels abandonnés par l'armée française en déroute. Un de ces dépôts était dissimulé sous le plancher de la salle à manger et l'autre était enterré dans les bois sur les hauteurs de Val Suzon. Dans cette tâche, j'avais été aidé par deux amis de mon âge Jean-Pierre et Michel.

A cette époque il y avait déjà des résistants et des collaborateurs!

Les collaborateurs n'étaient pas tous des mauvais Français, beaucoup étaient des petits malins  qui avaient trouvé le moyen de faire des affaires avec les occupants allemands et en tiraient des bénéfices, des avantages et un traitement de faveur.

C'étaient les affairistes de l'époque.

J'étais encore étudiant et j'avais suivi en 1939 les cours de la Préparation Militaire Supérieure dans l'intention de m'engager pour combattre.

Je suis donc tout naturellement entré en résistance.

Quand j'ai été convoqué pour le STO j'ai pris le maquis, au début tout seul, au milieu des bois, entre Plombières et Val Suzon, avec ma petite tente canadienne, que je possède encore, c'est un souvenir attendrissant. Puis, après avoir fabriqué des faux papiers j'ai réintégré une vie en marge dans une sécurité précaire sous la menace d'une dénonciation.

Au début mes actes de résistance furent de fabriquer des faux papiers pour des jeunes recherchés, la clandestinité et le maquis (sous le nom de Robin Desbois). Je vous fais grâce des dangers encourus et de mes aventures jusqu'à mon engagement dans l'Armée Rhin et Danube du Général Delattre de Tassigny en qualité d'Aspirant et chef de Section et de mes combats dans les Vosges, en Alsace et dans la Forêt Noire.

Pour en revenir à la société de l'époque, elle était donc composée de Français terrorisés qui survivaient avec des cartes d'alimentation et le couvre-feu, de collaborateurs qui étaient les affairistes de l'époque et gagnaient beaucoup d'argent avec le soutien de l'armée d'occupation, et une minorité de résistants recherchés et traqués.

Quand j'ai été dénoncé par des collaborateurs, je suis entré définitivement en clandestinité puis au maquis. Ce qui m'a évité la déportation et m'a permis de poursuivre les combats pour la liberté et ma Patrie qui sont des bonnes causes.

Si je vous raconte tout cela c'est pour vous démontrer que le temps passe mais que si les choses prennent une autre couleur le fond demeure.

Il y a toujours un pouvoir et il y a toujours des affairistes mais il n'y a que peu de résistants !

Et le pouvoir n'a jamais apprécié les Résistants.                     Signé: A.F.

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