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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 07:17

Témoignage

 

 

 En 1940 la France  a perdu une grande bataille. La déroute a eu pour conséquence l’occupation de son territoire par une armée orgueilleuse, dominatrice, méprisante qui a implanté des Kommandanturs et qui a imposé sa loi avec le concours d’une police politique, la Gestapo, présente partout, une Propaganda Stafel qui conditionnait les esprits. Cette armée maintenait un ordre apparent par la terreur, les tortures, les déportations de patriotes, les exécutions sommaires qui étaient portées à la connaissance de la population par voie d’affiches. En raison d’un million de prisonniers de guerre détenus en Allemagne,  presque un pour quatre foyers, en 1940 le Maréchal Pétain fut pendant un temps court considéré par les Français  comme la personne qui, sur place, serait capable de sauvegarder ce qui pouvait l’être tandis que,  dans le même temps, le Général De GAULLE apportait de loin un espoir positif pour la libération .

Mais Vichy et sa déviance collaborationniste ne furent jamais la France.

Sa légitimité ne fut jamais considérée par les Français comme acquise seul lui fut prêté un rôle d’amortisseur plus ou moins efficace et plus ou moins fiable entre la cruauté du pouvoir d’occupation et eux mêmes pendant un premier temps pour être complètement réprouvé par la suite.

La Collaboration ne fut exercée que par un petit nombre de politiciens ambitieux et sans scrupule, de fonctionnaires zélés, d'affairistes mangeant à tous les râteliers, et de quelques journalistes dévoyés.

La grande majorité des Français l’a subie et s’en est insurgée.

La France c’était ces millions de Français qui écoutaient la radio de Londres, qui savaient que «Radio Paris ment »  et subissaient une occupation contre laquelle ils étaient désarmés. La France c’étaient les réfractaires au STO, ceux qui les aidaient, les cachaient, rassemblaient des armes, fabriquaient des faux papiers, évitaient le contact avec les autorités , ne déféraient pas aux convocations de la gendarmerie et fuyaient les recherches. La grande majorité des Français, donc la France, attendait en essayant d’être utile, une libération qui ne pouvait s’amorcer que de l’extérieur.

Dès que cela fut possible les maquis se sont formés, les sabotages ont commencé, les renseignements ont circulé, et les conditions de la libération organisées.

C’était cela la France profonde et je n’admets pas qu’une tendance révisionniste jette le trouble dans les esprits en confondant la France qui n’a jamais accepté un sort contraire avec une poignée de politiciens tarés et de fonctionnaires trop zélés.

André Fréquelin

Sergent au maquis Liberté

Lieutenant Colonel de réserve

Chevalier de l ’ Ordre National du Mérite    

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